Se retrouver en rémission après un cancer est une étape cruciale et pleine d’espoir. Cependant, le retour à une vie normale peut rencontrer divers obstacles, notamment lorsqu’il s’agit de souscrire un emprunt. Les personnes ayant été atteintes d’un cancer peuvent se heurter à des refus ou se voir imposer des conditions financières défavorables par les banques et les organismes de crédit. Cet article explore les solutions pour emprunter après un cancer et les dispositifs mis en place pour faciliter l’accès au crédit à cette clientèle spécifique.
Le droit à l’oubli : une avancée majeure pour les anciens malades
Adopté en 2015 en France, le droit à l’oubli est une mesure phare destinée à aider les personnes ayant souffert de pathologies graves, comme le cancer, à obtenir un emprunt. Ce dispositif permet aux personnes guéries depuis un certain nombre d’années de ne pas mentionner leur ancienne maladie lors de la souscription d’un crédit.
En pratique, le droit à l’oubli s’applique :
- Aux anciens malades adultes cinq ans après la fin du protocole thérapeutique pour les cancers détectés avant l’âge de 21 ans.
- Aux personnes guéries depuis plus de dix ans pour les autres types de cancer, sans rechute.
Cette avancée législative permet de réduire significativement les primes d’assurance et d’obtenir des conditions plus avantageuses pour l’emprunt.
La convention AERAS : Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé
La convention AERAS est un autre dispositif destiné à faciliter l’accès à l’emprunt pour les personnes avec un risque aggravé de santé. Signée entre l’État, les banques, les assureurs et les associations de malades, elle vise à améliorer les conditions d’accès au crédit immobilier et à l’assurance emprunteur.
Elle repose sur plusieurs principes-clés :
- L’absence de surprime pour les emprunts inférieurs à un certain montant.
- Un réexamen systématique des refus d’assurance pour approfondir chaque dossier.
- L’accès à un pool de réassurance permettant de mutualiser les risques.
En cas de refus d’une assurance traditionnelle, le dossier est automatiquement transmis à la convention AERAS pour une étude approfondie. Cela offre des perspectives accrues pour les anciens malades qui essuient souvent des refus.
Les démarches pour obtenir un emprunt après un cancer
Bien que les dispositifs comme le droit à l’oubli et la convention AERAS facilitent grandement l’accès à l’emprunt, certaines démarches restent nécessaires pour optimiser ses chances.
Voici les étapes essentielles :
- Préparer un dossier médical complet : Rassembler tous les documents médicaux prouvant la rémission ou la guérison. Les banques et assureurs ont besoin de verdicts médicaux clairs.
- Consulter un courtier spécialisé : Un courtier en crédit immobilier peut jouer un rôle crucial pour naviguer parmi les meilleures offres et saisir celles adaptées à la situation financière et médicale du demandeur.
- Explorer différentes banques : Toutes les banques n’ont pas les mêmes critères de sélection. Certaines peuvent être plus ouvertes ou avoir des partenariats spécifiques sous la convention AERAS.
- Anticiper les coûts : Même avec les dispositifs en place, des coûts supplémentaires peuvent s’appliquer, notamment les surprimes d’assurance. Un budget bien planifié est essentiel.
Les alternatives à l’assurance emprunteur
Pour les personnes rencontrant des difficultés à obtenir une assurance emprunteur classique, il existe des alternatives à explorer :
- Hypothèque sur un bien existant : Utiliser un bien immobilier déjà acquis comme garantie peut éliminer la nécessité d’une assurance emprunteur.
- Assurance-vie : Contracter une assurance-vie peut parfois substituer à une assurance emprunteur, surtout si la somme assurée couvre le montant emprunté.
- Caution solidaire : Demander à un proche de se porter caution est une autre option, permettant de garantir le prêt sans nécessiter une assurance substantielle.
Conseils pratiques pour réussir son emprunt après un cancer
Au-delà des dispositifs et démarches existants, quelques conseils pratiques peuvent maximiser les chances de réussite pour obtenir un emprunt :
- Bien communiquer avec les professionnels de santé : Obtenir des avis médicaux détaillés et actualisés peut rassurer les assureurs.
- Faire jouer la concurrence : Ne pas hésiter à présenter son dossier à plusieurs banques pour obtenir les meilleures conditions possibles.
- Négocier les surprimes : Les surprimes d’assurance peuvent souvent être discutées, surtout si les risques médicaux sont clairement encadrés et documentés.
- Utiliser des ressources en ligne : De nombreux sites dédiés à l’emprunt pour les anciens malades offrent des conseils précieux, des comparatifs et des aides pour monter son dossier.
Les perspectives d’avenir pour les emprunteurs post-cancer
Si des avancées notables ont été réalisées ces dernières années, notamment avec le droit à l’oubli et la convention AERAS, le chemin pour faciliter l’accès au crédit des anciens malades reste encore long.
L’évolution des mentalités et des pratiques bancaires devra continuer d’accompagner ces dispositifs pour garantir une véritable égalité des chances. Des initiatives telles que la formation des conseillers bancaires aux spécificités des dossiers de santé ou encore la digitalisation des démarches sont à surveiller de près.
Enfin, la vigilance des associations de malades et des autorités publiques demeure essentielle pour assurer une veille permanente sur les pratiques des assureurs et des banques et garantir la mise en œuvre effective des droits acquis par les anciens malades.
En résumé, obtenir un emprunt après un cancer peut être un défi, mais les dispositifs légaux et les bonnes pratiques permettent d’optimiser les chances de succès. En étant bien informé et bien accompagné, chaque emprunteur peut trouver des solutions adaptées à sa situation particulière.